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L’ Architecture d’Entreprise

Qu’est ce que l’Architecture d’Entreprise ?
L’Architecture d’entreprise (AE ou EA – Enterprise Architecture) est un levier majeur pour définir et piloter les transformations du Système d’information (SI) des organisations.
La diversité et la complexité des transformations (notamment, mais pas exclusivement, sur le numérique) conduites en parallèle par les entreprises organisations publiques renforcent les apports de l’AE.

Capitalisant sur l’expérience de ses membres, le Club Urba-EA a défini une Trame des activités de l’AE qui délimite le terrain de jeu de l’AE (tout en étant agnostique vis-à-vis des différents frameworks et méthodes d’architecture). Le Club a formalisé  Modèle de référence qui permet de mettre en cohérence les différentes visions du SI, et d’y positionner la problématique des données et informations, clé pour les approches data centric.

Les origines de l’Architecture d’Entreprise et de l’Urbanisme des SI
Trouvant son origine à la fin des années 80 dans les pays anglo-saxons, l’AE s’est développée en France à travers les démarches d’urbanisation des SI qui se sont déployées dans nombre d’entreprises et d’administration à partir des années 2000.

Qu’apporte l’Architecture d’Entreprise ?
Les grands apports de l’AE sont

  • Faire partager une vision commune du SI, faciliter la communication entre les différents acteurs
  • Eclairer les choix sur la transformation du SI au service des métiers
  • Améliorer la performance des projets SI et de l’évolutivité du SI
  • Optimiser, rationaliser le patrimoine applicatif (assets IT)
  • Améliorer la gestion du patrimoine d’informations de l’entreprise, en améliorer la cohérence

Une nouvelle dynamique : la transformation numérique

Les enjeux de la transformation numérique sont nombreux pour les entreprises. Le SI est au cœur de tous ces enjeux. Un nouveau paradigme apparaît pour le SI : passer d’un outil de productivité tourné vers le SI souverain à un outil de développement du business ouvert sur l’extérieur.

Rôle de l’AE dans le nouvel écosystème du SI de l’entreprise
L’AE a un rôle essentiel à jouer dans ce nouveau contexte de SI, en renforçant la maîtrise des éléments clés pour le succès des projets SI liés à la transformation numérique. Trois domaines sont essentiels à la maîtrise des composants et de l’intégration de la chaîne numérique au sein de l’écosystème d’entreprise :

  • La maîtrise des usages, notamment des attentes des clients et des besoins des métiers,
  • La maîtrise des informations,
  • La maîtrise des ressources : technologies, solutions et particulièrement la qualité des services,

Et, transversalement à ces domaines la maîtrise des risques numériques associés.

Les entreprises vivent des changements importants (nouveaux produits-services, relations avec leurs clients, réglementations, fusions, internationalisation, contraintes financières…). Ils touchent aussi bien leur modèle économique, leur stratégie, leur valeur ajoutée, leurs organisations, leurs modes de fonctionnement et bien sur leurs relations à l’écosystème (marchés, clients, fournisseurs, …). Et dans ce contexte « chahuté », les changements liés aux opportunités du numérique sont un facteur clé de l’évolution des entreprises et de leur écosystème.
En réponse, les entreprises mènent en parallèle des transformations multiples et rapides, de leur environnement, de leur stratégie, de leurs métiers, des relations avec leurs clients…. Les Systèmes d’Information (SI) sont au cœur de ces transformations.

Le SI de l’entreprise doit répondre à toutes ces évolutions des activités métiers, mais aussi créer de nouvelles opportunités pour les métiers. Il permet de tirer parti des nouvelles technologies et des nouveaux modes de production (virtualisation, externalisation, cloud…), ou de prendre en compte les nouveaux modes d’accès (mobilité….) et les nouveaux usages (réseaux sociaux…).

L’Architecture d’Entreprise (AE) est un levier majeur pour définir ces transformations du SI et pour les piloter.
La diversité et la complexité des transformations (notamment, mais pas exclusivement, sur le numérique) conduits en parallèle par les entreprises organisations publiques renforcent les apports de l’AE.

Les activités de l’AE

Capitalisant sur l’expérience de ses membres, le Club Urba-EA a défini le terrain de jeu de l’AE à travers une trame de ses activités.

La Trame des activités d’AE définie par le Club Urba-EA

  • est agnostique par rapport aux méthodes ou cadres d’architecture qui peuvent être utilisés par les équipes d’architectes d’entreprise,
  • fait partie des différents processus et référentiels de gestion du SI (processus de gouvernance, de gestion de projets, de développement,  de production, de gestion budgétaire….) qu’elle  enrichit pour tout ce qui concerne le volet architecture et sur les quels elle s’appuie.

Trame des activités d'architecture d'entreprise

La Trame des activités d’AE définie par le Club Urba-EA identifie cinq grands domaines d’activité pour l’AE :

  • Définir l’architecture de référence du SI
  • Renforcer les fondations du SI
  • Participer aux projets
  • Prendre en charge la gouvernance du patrimoine applicatif
  • Maintenir et diffuser la connaissance du SI

Ces activités sont complétées par des activités de pilotage et de support de l’AE.

Les principaux livrables de ces activités sont les suivants :

Définir l’architecture de référence du SI

  • Schémas directeurs SI / Plans de transformation du SI (cibles et trajectoires)
  • Etudes prospectives / benchmarks technologiques et métiers
  • Principes, règles et standards d’architecture pour la construction du SI
  • Catalogues de solutions homologuées

Renforcer les fondations du SI

  • Architectures de référence, cibles et trajectoires de mise en œuvre des fondations d’informations données (référentiels, systèmes d’échange), des fondations applicatives et des fondations d’infrastructures techniques
  • Participation à la gouvernance des fondations du SI

Participer aux projets

  • Cadrage des projets vis-à-vis des cibles d’évolution SI
  • Revues de conformité des projets par rapport à l’architecture de référence du SI ou aux règles d’architecture

Prendre en charge la gouvernance du patrimoine applicatif

  • Analyses et suivi du patrimoine applicatif
  • Propositions d’optimisation et de rationalisation du parc applicatif

Maintenir et diffuser la connaissance du SI

  • Cartographies et représentations du SI
  • Services d’information sur le SI

 

Le modèle de référence du Club Urba-EA

 

Stratégie et exigence metier

 

Pour mettre en cohérence les différentes visions du SI, l’architecture d’entreprise doit s’appuyer sur un modèle de référence.
Le modèle de référence du Club Urba-EA répartit les concepts et les éléments du SI (éléments descriptifs et éléments constitutifs) en quatre visions :

  • La vision métier modélise le monde métier.
  • La vision fonctionnelle décrit l’architecture fonctionnelle du SI. C’est une vision abstraite du SI qui permet de passer de façon structurée de la vision métier à la vision applicative et de construire un SI urbanisé.
  • La vision applicative décrit l’architecture et les composants de logiciels et données qui réalisent les fonctions et objets métiers automatisés définis dans l’architecture fonctionnelle.
  • La vision technique décrit l’architecture et l’infrastructure technique qui supportent, en exploitation, les logiciels et les données définis dans la vision applicative

Dans chaque vision, les concepts et les éléments du SI sont répartis sur deux plans, le plan des traitements ou les « process » au sens large, et le plan des informations et données.

Les différents plans d’informations et données constituent, de façon transverse aux quatre visions, ce que le Club appelle la « vision informations et données ». L’enjeu de cette vision est de mettre en évidence les différents concepts et représentations relatifs à l’architecture de données, de la vision métier à la vision technique, et leur nécessaire cohérence.

L’Architecture d’Entreprise (Enterprise Architecture ou EA) trouve ses origines à la fin des années 80 aux Etats-Unis, où John Zachman donne un cadre fondateur avec le fameux « framework » qui porte son nom.

Le framework de Zachman permet d’identifier et de structurer les différents concepts, appelés « artefacts », constituant les briques utilisées pour réaliser les modélisations décrivant l’entreprise. Il organise les artefacts :

  • selon les problématiques : quoi, comment, où, qui, quand, pourquoi,
  • selon différentes visions sur l’entreprise : des visions stratégiques et métiers jusqu’aux visions plus techniques.

Dans les pays anglo-saxons, de nombreux acteurs vont développer dans les années 90 et 2000 des démarches et pratiques d’architecture d’entreprise. C’est ainsi qu’en 1998, l’Open Group crée TOGAF, The Open Group Architecture Framework, à partir des travaux faits par le Département de la Défense du gouvernement américain. TOGAF est actuellement en version 9.1.

A la même époque, l’Architecture d’Entreprise se développe en France à travers les démarches d’urbanisation du SI. Depuis le début des années 2000, ces démarches se sont mises en place dans nombre d’entreprises et administrations françaises.

On peut les classer les apports de l’AE selon cinq grands thèmes.

Faire partager une vision commune du SI, faciliter la communication entre les différents acteurs

  • L’AE fournit une vision d’ensemble du SI existant adaptée à chaque acteur et une vision prospective sur les opportunités technologiques de transformation numérique pour le métier, et sur leurs impacts sur le SI
  • L’AE définit un langage commun sur le SI facilitant la compréhension partagée du SI , la collaboration entre les acteurs des projets SI, et la définition des responsabilités sur les différentes composantes du SI

Eclairer les choix sur la transformation du SI au service des métiers

  • L’AE contribue significativement à l’émergence des problématiques métiers structurantes pour le SI et à la définition de solutions pour y répondre. L’AE facilite le choix des évolutions du SI par les acteurs métiers et IT par la proposition de cibles d’évolution à court et moyen terme et de roadmaps,
  • L’AE prend en charge l’appréciation des risques d’architecture pour les projets structurants, et la qualification de la conformité des projets à la politique d’architecture de l’entreprise

Améliorer la performance des projets SI et de l’évolutivité du SI

  • L’AE contribue à une meilleure performance des projets sous l’angle de l’alignement aux grandes orientations métiers, de la réduction des risques, de la réduction du délai de réalisation et des coûts
  • L’AE améliore l’opération du SI en le rendant plus facile à maintenir
  • L’AE renforce l’évolutivité du SI par la réduction de sa complexité et procure plus d’agilité par la promotion de solutions modulaires et standardisées

Optimiser, rationaliser le patrimoine applicatif (assets IT)

  • LAE porte l’optimisation du patrimoine applicatif par la proposition de rationalisations, et par le management des risques d’obsolescence
  • Afin de réduire la complexité du parc applicatif l’AE promeut des solutions homologuées (technologies, progiciels) pour les projets ou la migration d’applications existantes

Améliorer la gestion du patrimoine d’informations de l’entreprise, en améliorer la cohérence

  • L’AE apporte la connaissance des informations et données (définition, localisation, sources, certification, traçabilité…)
  • Elle structure le patrimoine d’informations et données de l’entreprise et facilite sa gouvernance (en premier lieu des données partagées)
  • Elle facilite l’amélioration de la qualité des informations et données exploitées par le SI, l’amélioration de la sécurisation et la protection du patrimoine, la valorisation des données pour les métiers

A partir des années 2010, l’ouverture de l’entreprise à l’économie numérique s’accélère.

L’environnement numérique dans lequel évolue l’entreprise se structure en trois espaces : l’espace souverain dont l’entreprise a la maîtrise, l’espace étendu dans lequel on trouve les partenaires directs de l’entreprise (clients, fournisseurs…) et l’écosystème numérique, un espace ouvert que l’entreprise peut exploiter pour étendre son espace économique ou auquel elle se confronte pour maîtriser les risques de son activité, notamment les risques concurrentiels.

Transformation numérique

Pour l’entreprise, les enjeux de la transformation numérique sont nombreux : optimisation de la performance opérationnelle, valorisation du patrimoine informationnel…., définition de nouvelles offres, définition de nouveaux champs d’activité, ou même de nouveaux modèles d’affaires pour conquérir de nouveaux marchés ou pour contrer de nouveaux concurrents.

Le SI est au cœur de tous ces enjeux. Un nouveau paradigme apparaît pour le SI : passer d’un outil de productivité tourné vers le SI souverain à un outil de développement du business ouvert sur l’extérieur.

L’AE a un rôle essentiel à jouer dans ce nouveau contexte de SI, en renforçant la maîtrise des éléments clés pour le succès des projets SI liés à la transformation numérique.
3 domaines sont essentiels à la maîtrise des composants et de l’intégration de la chaine numérique au sein de l’écosystème d’entreprise :

  • La maîtrise des usages, notamment des attentes des clients et des besoins des métiers,
  • La maîtrise des informations,
  • La maîtrise des ressources : technologies, solutions et particulièrement la qualité des services,

Et, transversalement à ces domaines la maîtrise des risques numériques associés.

Sur chacun de ces domaines l’AE joue un rôle clé pour l’intégrité de la chaine numérique «étendue» de l’entreprise

Transformation numérique et Architecture d’Entreprise avec risques numériques

La maîtrise des informations et des données de références

Les données sont au cœur des projets d’évolution du SI liés à la transformation numérique. Ces projets sont pour la plupart des projets « data centric », et pour certains mêmes, des projets de collecte, de préparation et d’exploitation de Big Data. Ces projets reposent souvent sur l’utilisation simultanée de données internes, comme les données de référence, et de données externes, ou encore de données structurées et de données semi voir non structurées.
L’architecture des données est un facteur clé de succès pour ces projets.

La maîtrise des ressources (technologies, plateformes, solutions, services)

Les services
Dans les projets d’évolution du SI liés à la transformation numérique, l’utilisation d’architecture de services pour accéder à des ressources externes ou pour donner accès à des ressources internes devient la norme. Les applications évoluent vers un assemblage de services, les uns internes, les autres externes.
Les outils disparaissent derrière des plates-formes de solutions « client » intégrant des services et des sources multiples et mouvantes, issues du monde numérique.

Les échanges
Le développement des architectures de service conduit à une multiplication des échanges et ne peut se faire sans la mise en œuvre de plates formes adaptées.
La transformation numérique s’accompagne d’une augmentation importante des données produites, ce que l’on appelle les Big Data. L’exploitation de ces données pour en tirer de la valeur conduit à une augmentation des flux échangés et ne peut se faire sans la mise en œuvre d’architecture d’acquisition, de stockage et de traitement adaptées, notamment distribuées.

La maîtrise des usages

Les processus s’effacent derrière les usages, le comportement du client et la satisfaction de ses attentes.
Il existe de multiples réponses à un besoin : gestion multi-devices, mobilité, mash-up, objets connectés, réseaux sociaux, …Et les impacts sur le SI sont très divers : Multi-canal, Apps, gestion des identités, intégration multi-services, gestion de canaux sécurisés, …

Avec la transformation numérique, pour répondre aux nouveaux usages apparaissent de nouvelles solutions et de nouveaux SI, plus agiles, aux délais d’évolution plus courts, plus ou moins imbriqués avec le cœur du SI, parfois hors d’un contrôle direct de la DSI.
Ces nouveaux SI, s’appuyant souvent sur de nouvelles architectures, doivent s’interfacer avec les SI existants car les éléments pérennes de ces nouveaux SI ont vocation à inter-fonctionner avec ces derniers. L’AE joue un rôle déterminant pour en faciliter l’interopérabilité.
Les choix d’architecture et de solutions faits dans le cadre des projets liés à la transformation numérique doivent tenir compte des besoins d’intégration et de cohérence avec le cœur de l’écosystème du SI.

Sur ces différents domaines, l’AE donne un cadre pour un pilotage d’ensemble des cibles et des trajectoires de la transformation du SI.